Réalisé par James Wan, le film nous plonge dans une Atlantide plus sombre et plus fracturée. Après des années de paix précaire, de mystérieux séismes sous-marins ouvrent d’anciennes fosses, réveillant une force ancestrale connue seulement par murmures : Léviathan Prime, une entité marine cosmique dont on dit qu’elle est antérieure aux dieux eux-mêmes. Alors que le chaos éclate, les alliances se brisent et Aquaman est contraint d’unir les Sept Royaumes une dernière fois — sous peine de tout perdre.

Momoa livre sa performance la plus réaliste à ce jour. Son Arthur Curry n’est plus le roi réticent, mais un chef aguerri confronté à des choix impossibles : protéger sa famille ou tout sacrifier pour le bien commun. Sa présence est imposante, mais sa douleur est palpable, surtout lorsqu’il navigue dans des retrouvailles fragiles avec Mera (Amber Heard), dont les pouvoirs ont radicalement évolué, mais dont les décisions passées hantent leur lien.

Heard revient avec assurance et puissance, incarnant Mera en reine guerrière tiraillée entre vengeance et devoir. Son parcours, déchiré entre le sauvetage de son enfant et la défense d’un royaume, apporte une profondeur émotionnelle au spectacle visuel. Leur alchimie, plus mature et complexe, est tissée de moments de calme au milieu de la tempête.

Visuellement, Aquaman 3 est un triomphe. Des métropoles coralliennes scintillantes aux fosses abyssales où la lumière n’a jamais touché, chaque image regorge de détails. Les duels sous-marins semblent légers et sauvages, tandis qu’une séquence aérienne impliquant des léviathans volants et un orage au-dessus de l’Atlantique est époustouflante.

Les seconds rôles brillent : Patrick Wilson revient dans le rôle d’Orm, désormais un allié improbable, et Nicole Kidman dans celui d’Atlanna, offrant une intensité royale qui ancre les enjeux émotionnels du film. La musique de Rupert Gregson-Williams est d’une grandeur opératique, mêlant percussions tribales, chœurs envoûtants et échos synthwave d’Atlantis.

La bataille finale est colossale, mais le véritable triomphe du film réside dans ses moments plus calmes : la promesse d’un père, les regrets d’un amant, le fardeau d’un roi. C’est une épopée de super-héros au cœur d’une tragédie shakespearienne et à l’âme d’une légende mythique.

Note : 8,9/10 – Visuellement époustouflant et riche en émotions, Aquaman 3 est un adieu tonitruant au trône, où l’amour, la perte et l’héritage s’entrechoquent sous les vagues.